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Feuille de route agriculture, alimentation - Arnaud Tauzin

(voir la vidéo)

 Chers collègues,

Notre groupe partage bien évidement les objectifs définis dans cette délibération visant à favoriser les circuits de proximité et la vente directe et à développer les approvisionnements en produits locaux dans la restauration collective en général et les lycées en particulier qui sont autant d’opportunités d’amélioration des revenus des agriculteurs.

Cette feuille de route régionale proposée à la suite des états généraux de l’alimentation vise une meilleure coordination entre les différents acteurs et notamment un pilotage commun DRAAF – Région, ce dont nous nous réjouissons. Dans un contexte de réduction des fonds européens dédiés à l’agriculture aquitaine, il nous faut plus que ne jamais engager un travail coopératif pour une plus grande efficacité des actions menées.

Cette délibération n’apporte pas à vrai dire de dispositifs nouveaux. Pour autant elle appelle de notre part 3 commentaires :

1) Tout d’abord, elle ne précise toujours pas où nous en sommes de l’objectif voté le 19 décembre 2016 de 60% de produits locaux dont 20% de bio en 2020 dans les lycées aquitain. A mi-chemin du terme, quel est le niveau d’atteinte de cette ambition ? Une procédure de traçabilité de cet indicateur est-elle bien mise en œuvre dans tous les établissements ? Pour quelle raison n’a-t-on aucune communication sur ce point dans cette délibération ?

2) D’autre part, cette feuille de route évoque les différentes plateformes et opérateurs logistiques soutenus par la région visant à rapprocher l’offre locale et la restauration collective. Comme évoqué régulièrement en GIA agriculture nous réitérons notre vigilance sur la performance économique de ces aides. Il nous semble essentiel de mettre en cohérence le montant des aides et le chiffre d’affaires généré par ces structures pour l’agriculture locale. Si un soutien public au lancement est compréhensible, il n’a pas vocation à être pérenne, la région devant favoriser l’autofinancement à terme de ces organisations.

3) Enfin, nous souhaitons rappeler que le levier le plus efficace à une meilleure pénétration en RHF de l'agriculture locale consiste à  renforcer la compétitivité prix de nos productions régionales. Or ce point n’est pas évoqué dans cette délibération. C’est un oubli regrettable qui vient rappeler que la compétitivité prix des productions conventionnelles est le parent pauvre de la politique agricole portée par la Région. Il y a pourtant sur ces biens de consommations courantes (beurre, lait, œufs, porc standard…) des enjeux en terme d’emplois très importants, ne l’oublions pas.

Cette reconquête de la compétitivité perdue ces dernières années sur ces productions passe bien sûr par des mesures nationales : en ce sens le projet de suppression de l'exonération des charges sociales pour les travailleurs saisonniers porté par le gouvernement est une catastrophe.

Elle passe aussi par des politiques régionales à réorienter : développement de l'irrigation, aides à l'investissement productif... souvenez-vous chers collègues du vote en plénière contre la ferme porcine à St Symphorien.

Les denrées conventionnelles de nos cantines ont aussi vocation à être produites en Nouvelle Aquitaine. Le recours croissant aux importations que nous constatons sur ces productions est consommateurs de carbones et donc nocif à la lutte contre le réchauffement climatique, il présente aussi des risques sur le plan sanitaire, il convient de la rappeler.

Plus que jamais nous appelons à une politique agricole qui marche sur 2 jambes : des productions sous signes officiels de qualité à conforter et des productions conventionnelles dont il faut renforcer la compétitivité.