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Agriculture durable et irrigation - Véronique Laprée

(voir la vidéo)

Monsieur Le Président,

Mon intervention porte sur le protocole d'accord pour une agriculture durable dans le territoire du bassin Sèvre Niortaise – Mignon

Cette question sensible de la gestion de l'eau avec le toujours épineux dossier des réserves de substitution, même l'administration s'est clairement positionnée côté irrigants, semble ici trouver une issue favorable malgré tous les vents contraires.

Nous ne pouvons qu'être d'accord avec ce protocole même si les contraintes pour les agriculteurs sont rudes, mais ils ont l'habitude.

Des mots très forts, sont employés : engagements, obligations, formations, gouvernance renforcée, surveillance et bien sûr un paragraphe sur les sanctions page 6, mais il en manque néanmoins 3, qui sont économie, revenu et espoir.

Ce programme, je cite « innovant, unique en France en matière de transition agricole, vitrine de l'agro écologie, référence reproductible »ce programme donc, nous espérons qu'il fera jurisprudence dans d'autres départements.

Notre agriculture a besoin de s'adapter face aux aléas climatiques et ce protocole en est une illustration. N'oublions pas que le premier rôle de l'agriculture est de nourrir donc de produire pour notre pays mais aussi d'exporter. Certains pays sont très demandeurs de nos produits, qui sont les plus sains et issus de productions durables.

Et ces éléments de langage, tenus par certains bien-pensants, qui consistent à dénigrer les exportations de nos produits agricoles et donc aussi je suppose viticoles, sont insupportables au regard de la richesse qu'elles ramènent à notre pays, nous devrions en être fiers.

Nos agriculteurs ont besoin de revenus de reconnaissance et d'espoir, ce protocole peut leur permettre d'envisager les 3 en les aidant à faire évoluer leurs pratiques.

Car c' est bien de cela dont il est question, que le travail paie pour nos agriculteurs, qu'ils puissent vivre décemment en travaillant plus de 60 heures par semaine et qu'ils ne soient pas perpétuellement victimes d'un agribashing injuste, d'un lynchage médiatique scandaleux par des détracteurs déconnectés des réalités de la campagne, qui ont oublié l'histoire du monde paysan !

Lors de notre dernière séance plénière en octobre, Monsieur le Président, vous vous êtes montré, vous-même, virulent vis-à-vis de l'utilisation des produits phyto pharmaceutiques.

La transition de l'agriculture vers des modèles plus vertueux, plus économes en intrants, plus respectueux des ressources naturelles est parfaitement intégrée par les agriculteurs. Mais elle ne se fera pas sans eux, ni contre eux en opposant les différentes pratiques, et encore moins contre leurs revenus.

Quelques vérités :

en 1846, le mildiou de la pomme de terre a fait 1 million de morts,

Dans les années 60, 4000 personnes par an mouraient d'intoxication alimentaire et l'espérance de vie ne dépassait pas 65 ans.

Sur le glyphosate, les plus gros utilisateurs ne sont pas les agriculteurs mais la SNCF !

Et même en bio, on traite !

Je ne vous rappelle pas ce qu'il en est des décisions dogmatiques unilatérales au service d'une écologie punitive !

N'oublions pas le poids économique de nos filières (Cognac, vins de Bordeaux etc...) qui créent des emplois directs ou indirects, qui développent l'économie de toute une région, qui gèrent et entretiennent les paysages et qui sont en même temps les témoins de notre histoire et de notre patrimoine.

Dans notre pays, on a déjà détruit les industries, on continue avec l'agriculture ?

Autre exemple de cet agribashing récurrent :

Quand une initiative datant de 2015, de création d'un magasin de producteurs « Les Fermiers du Marais Poitevin » près de Surgères, voit enfin le jour, où lors de son inauguration le 23 novembre dernier, en présence des agriculteurs et de nombreux invités, vous envoyez pour vous représenter une personne de votre majorité qui en guise de soutien, d'encouragement et de félicitations à ces agriculteurs passionnés, déterminés et courageux, cette personne parle :

Je cite : «des risques de vie ou de mort que prennent les gens en s'alimentant », fait référence à un article du Monde sur les perturbateurs endocriniens, mutagènes et cancérigènes avec la mine et le ton réprobateurs,

Permettez-moi de vous dire que tous les agriculteurs présents ont été choqués, que ce n'étaient pas des propos appropriés dans une telle circonstance, que la parole de la Région Nouvelle Aquitaine a, du coup, été très mal perçue, quand on connait un peu les difficultés que ces agriculteurs ont dû surmonter pour y arriver et les heures de travail qu'ils y ont déjà passé et qu'ils y passeront en plus de leur travail quotidien pour tenir la boutique ouverte.

Voilà Monsieur le Président, un peu de patience, de bienveillance et d'encouragement vis à vis des agriculteurs, stop à toute cette violence à leur égard.