• Charente-Maritime - Véronique Laprée

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Monsieur Le Président,

Cette délibération sur les contrats Régionaux de Filière pour l'orientation, la formation et l'emploi en agriculture, nous apparaît tout à fait pertinente et tombe à point nommé vu le contexte actuel.

Pourrait-on, nous Région, ayant la compétence formation, venir en aide à ce secteur d'activité qui ne trouve pas de personnel, ni formé, ni qualifié et encore moins motivé ?

Dans le premier constat, l'accent est mis sur le paradoxe d'un chômage de masse qui perdure et des difficultés croissantes que rencontrent les entreprises lors de leurs recrutements.

Les métiers manuels, l'artisanat et l'agriculture ont toujours été dévalorisés, en particuliers par le monde enseignant, qui, dès le collège, encourage tous les élèves à passer leur Bac sans distinction, sans tenir compte des aptitudes et des goûts, avec une stratégie d'orientation totalement déconnectée de la réalité du monde de l'emploi !!

Aujourd'hui, le constat est inquiétant : des entreprises ne peuvent pas se développer, freinent leur activité et parfois même arrêtent leur activité faute de personnel formé et qualifié.

C'est un désastre économique !

Le défi qui va se poser sera celui de rendre ces métiers, divers et variés, attractifs.

Vu le contexte d'agribashing ambiant, véhiculé par des personnes qui ne connaissent pas le sujet, les médias et autres soit disant spécialistes, il est difficile voire impossible de donner envie à des jeunes ou à des chômeurs de choisir de se former.

Mettre les moyens pour former c'est excellent, mais trouver des candidats à la formation est une autre question.

Une communication positive mettant en avant l'importance de ces métiers, non délocalisables, techniques, innovants, en pleine et constante évolution, qui donnent envie de s'y engager et de contribuer à faire perdurer des traditions, devra être développée.

La diminution de l'utilisation des produits Phyto, va changer les pratiques des agriculteurs et les contraindre à plus de mécanisation et plus de main d'œuvre.

Si on a réussi à faire pousser des fraises à hauteur d'homme, donc moins pénible pour les cueillir, il n'en va pas de même pour toutes les cultures.

De plus en plus d'exploitations ont recours à des prestataires qui emploient de la main d'œuvre venant de Roumanie par exemple, quand, en même temps le taux de chômage en France ne diminue pas, c'est inacceptable et incohérent.

Ces contrats Régionaux sont très ambitieux et sont un enjeu pour nos territoires ruraux qui regorgent de sources d'emplois et d'activités, permettant aux salariés de s'épanouir sachant que nourrir la planète et entretenir les paysages ne sont pas incompatibles.

En conclusion, M. Le Président, nous voterons pour cette délibération qui va dans le bon sens mais nous attirons votre attention, qu'allez-vous mettre en place avant pour que ça fonctionne ?

Allez-vous dire stop à une orientation des élèves déconnectée de la réalité, stop à la dévalorisation de ces métiers, à l'agribashing, à la violence envers les agriculteurs et viticulteurs, allez-vous communiquer positivement sur tout ce que font nos agriculteurs pour mieux produire, mieux travailler dans le respect de chacun, pour mieux en vivre aussi ? Allez-vous communiquer sur leur adaptation à toutes les nouvelles technologies auprès des parents mais aussi des enseignants, sur leur rôle dans l'indépendance alimentaire de notre pays et la préservation des traditions des productions, leur savoir-faire dans chaque département qui forme notre région ?

Et puis, dernière question, quels sont vos objectifs en terme de nombre de personnes formées, pour que ce soit une réussite ?