picto culture sport seances plenieres nouvelle aquitaine

Langues et Cultures Régionales - Marc Oxibar

(voir la vidéo)

Je serai certainement moins bon orateur que mon collègue qui vient de parler mais j'essaierai d'être un peu plus constructif. Je ne parlerai pas de pangermanisme et encore moins de patois et de dialectes, mais c'est une discussion que nous avons déjà eu en Commission avec Monsieur.

Juste 3 points par rapport à cette délibération, que nous voterons. Le premier point pour regretter que les Centres de formation ne soient situés qu'en Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (Tarbes, Montauban et Béziers) alors qu'il y a encore quelques années, une formation existait et était délivrée en Aquitaine. Compte tenu de l'élargissement de la Région, notamment au Limousin, et donc de l'élargissement de l'aire d'influence de la langue occitane, ma question est la suivante : la Région ne pourrait-elle pas peser auprès de l'Education nationale pour que les formations aux concours d'enseignement bilingue reviennent en Aquitaine ? Par exemple à Pau, où nous pourrions accueillir ces formations à l'ESPE, qui héberge déjà dans ses murs le CAPOC (Centre d'Animation Pédagogique en Occitan). De plus, le nombre de classes bilingues en Aquitaine permettrait d'accueillir des stagiaires en formation sans aucune difficulté.

Le deuxième point est que malgré ces bourses incitatives qui ont été mises en place, on constate toujours - Charline l'a rappelé - le même manque de vocation enseignante en occitan, au-delà d'un problème général d'ailleurs de recrutement d'enseignants. La démarche d'élargissement de ces bourses aux enseignants déjà en poste est en ce sens une bonne chose, mais là aussi, la Région ne pourrait-elle pas également faire pression auprès de l'Education nationale pour susciter ces vocations d'enseignement bilingue pour les professeurs déjà en poste qui ne sont pas bilingues ?

Troisièmement, au cours de la Commission culture qui s'est réunie la semaine dernière, nous avons évoqué la question de la demande croissante de parents pour mettre leurs enfants dans des classes bilingues, je la re-pose aujourd'hui : est-ce que nous pourrions avoir, assez rapidement et précisément, une réelle demande et quantifier cette demande de parents pour aller dans les classes bilingues ? Ce travail pourrait d'ailleurs être réalisé sous l'égide de l'Office public de la langue occitane, qui a été créé et qui est présidé par notre collègue Charline. L'établissement de ces données chiffrées pourrait être un argument supplémentaire qui irait dans le sens d'une plus grande ouverture de classes bilingues, avec une extension d'ailleurs aussi sur les nouveaux territoires de la Région, puisque c'était essentiellement dans l'ancienne Aquitaine, et donc ouvrir des formations en enseignement bilingue.

En conclusion, si cette délibération, cette action, est une belle intention, malheureusement on constate un décalage avec la réalité des faits puisqu'il y a assez peu de formations qui sont dispensées. D'ailleurs, le nombre de formations diminue puisqu'en 2011-2012, c'était l'équivalent de 15 bourses qui étaient prévues, mais sur la délibération qui nous est proposée, ce sont seulement 6 bourses de formation. Ma crainte est que si aucune action de promotion de la langue occitane et de recrutement n'est menée par ailleurs - comme celle que je viens de suggérer, notamment auprès de l'Education nationale -, il y a fort à parier que ce dispositif mourra de sa belle mort. Il ne faudrait pas que ce dispositif ne soit qu'un affichage et c'est la raison pour laquelle je vous demande, au niveau de la Région mais aussi et peut-être surtout au niveau de l'OPLO, qu'il y ait un travail vraiment réalisé pour développer ces formations.

Merci.