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Silver Economie - Marie-Françoise Nadau

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Monsieur le Président, Chers collègues,

L’entrée des baby-boomers dans l’ère des seniors et l’accroissement de l’espérance de vie représentent un nouveau défi pour notre société mais aussi une niche d’emplois.

Ce défi, le Conseil régional semble vouloir le relever en nous proposant, avec cette feuille de route, de faire du vieillissement de la population un axe fort de sa politique pour les 4 années à venir. Nous saluons l’important travail de concertation et de participation des acteurs concernés.

Il y a urgence car le constat est plutôt alarmant dans les EHPAD qui souffrent d’un manque d’effectif et où les conditions de travail sont difficiles.

Les personnes âgées préfèrent rester chez elles. La décision de franchir la porte d’un EHPAD se fait de plus en plus tard lorqu’il n’est plus possible de rester à domicile. Malheureusement le nombre de places y est limité et ces personnes sont maintenues chez elles dans des conditions qui ne sont pas toujours adaptées dans l’attente d’une place. Les besoins au niveau des CIAS explosent. Alors que fait-on ? Faute de moyens ils devront eux aussi instaurer des listes d’attente pour les prises en charge. Que deviendront ces personnes ? Devront-elles se débrouiller avec leur famille ?

La région devrait soutenir le logement intermédiaire entre l’EHPAD et la résidence médicalisé ou un « habitat intergénérationnel » ( proposition 106 de notre programme)

            

Autre point alarmant qui a d’ailleurs était évoqué en commission : les services d’aide à domicile. On est confronté à une double difficulté. Difficulté de recrutement et donc difficulté de répondre à la demande qui va croissante.

Le métier d’aide à domicile est un travail généralement à temps partiel qui demande beaucoup d’investissement du salarié. Il doit être disponible à des horaires incontournables de lever, de repas ou de coucher et il doit utiliser son véhicule personnel pour se rendre d’un domicile à un autre. Le salaire d’un agent varie entre 585€ et 1498 € avec un revenu médian de 1100€, à cela il faut déduire les frais de route et de véhicule. Certes l’aide à domicile perçoit une indemnité pour les trajets, mais elle reste très faible (CIAS des Grands Lacs 25 centimes du kilomètre)

Valoriser le métier d’aide à domicile passe bien sûr par la formation mais aussi en assurant un salaire décent ( par exemple exonérations de cotisations sociales afin d’augmenter le salaire net) ou attribuer des aides pour les trajets effectués (bon de carburant). Cela a un coût mais avec une demande qui explose, il faut trouver des solutions incitatives.

Par exemple une personne seule avec un enfant percevant le RSA 826.40€ (avril 2018), le retour à l’emploi en qualité d’aide à domicile serait plus pénalisant financièrement entre la garde de l’enfant et les frais engendrés par les déplacements.

Aujourd’hui la silver économie croit, offrant d’énormes opportunités de développement et d’emplois. La Silver économie ne se limite pas à la perte d’autonomie. Elle recouvre aussi de nouveaux comportements et besoins des seniors. Sur le plan industriel, la Silver économie devient un levier majeur pour des filières comme la robotique ou la domotique.

De nombreuses start up françaises s’identifient comme faisant partie de la Silver économie. A la Région de les accompagner, de les soutenir et de les aider dans leur développement car ce secteur connaitra une envolée certaine dans les années à venir.

Si la filière fait la part belle aux nouvelles technologies, tous les secteurs doivent relever aujourd’hui des défis pour demain : santé, habitat, loisirs, services à la personne…