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Union Régionale HLM - Philippe Rabit

(voir la vidéo)

Je dois vous faire un aveu. J’ai un peu de mal à vous suivre et notamment j’ai du mal à suivre votre façon de fonctionner et la logique pour ne pas dire la cohérence dans l’organisation de nos travaux où généralement on va du général au particulier.

Et bien en Nouvelle Aquitaine ce n’est pas le cas.

J’en veux pour preuve cette session largement consacrée aux actions en faveur de l’aménagement du territoire.

Or la pièce maitresse, la structure faitière, qui va encadrer toute cette politique d’aménagement du territoire c’est bien sur le SRADETT que vous ne soumettrez au vote de cette assemblée que lors de la prochaine session.

On peut donc légitimement s’interroger sur la logique à nous faire discuter et approuver des politiques qui s’imbriquent les unes dans les autres et qui doivent s’insérer dans un cadre général que nous n’avons pas encore approuvé. C’est un peu comme si nous approuvions des décrets d application sans avoir approuvé préalablement le cadre législatif. Vous admettrez que c’est assez incohérent.

Et ceci est aussi bien valable pour cette politique HLM, que pour la rénovation des centres bourgs ou pour la ruralité que nous aborderons ensuite. Or en juxtaposant des politiques sectorielles sans avoir reconnu le cadre général c’est se priver de cette vision d’ensemble pour mieux corriger les déséquilibres et agir en faveur des territoires les plus vulnérables et les plus fragiles.

Cette façon de faire est, vous le reconnaitrez, assez surprenante car que vous fassiez fi de votre opposition, on est habitué, mais que vous vous asseyez sur l’accord de votre majorité que vous mettez devant le fait accompli, c’est plus discutable, à moins qu’elle soit particulièrement docile.

Ceci dit, cette délibération est importante car on voit bien que c’est aussi à travers le logement que c’est creusée cette fracture territoriale largement identifiée par la crise des gilets jaunes avec un habitat largement vieillissant et inadapté aux nouvelles contraintes en matière de rénovation énergétique et la crainte que nous pouvons avoir avec cette délibération c est qu’elle ne mette pas les moyens pour réduire cette fracture en terme d’habitat et qu’elle ne  s’adresse pas à toutes les strates de population et notamment à celles comprise entre les 3500 et les 5000 habitants.

3ème remarque. Je me demande pourquoi l’ANRU qui est l’acteur incontournable et majeur en matière de rénovation urbaine mais aussi vecteur de financement n’est pas partie prenante à cette convention. Je pense que ce serait une erreur qu’elle ne soit pas pleinement associée à la mise en œuvre de cette politique. C’est notre intérêt.

Ceci dit sans préjuger de ce qui sera voté, vous annoncez une politique contractuelle de 100 millions d’euros mais à ce stade nous n’en avons guère vu la couleur et notamment en matière de politique du logement où de la politique de la ville où les sommes dégagées sont ridicules (une dizaine de millions d’euros).

Enfin je m’étonne que cette convention ne prévoit pas un encouragement à l’accession à la propriété (avec éventuellement une incitation financière)  comme le font déjà certains offices car c’est à la fois un facteur de mixité sociale et un vecteur de fixation sur des territoires et donc une démarche propice à une meilleure intégration des populations.

En résumé, une démarche qui doit être encouragée et nous la voterons mais pour laquelle on peut encore largement mieux faire.