• Alexandra Siarri - Gironde

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La présentation annuelle, avant nos discussions budgétaires, de ce rapport du développement durable n'est surtout pas une formalité anodine, le contenu de ce document est même  le plus important que nous ayons à débattre dans cette assemblée et à partager avec  nos concitoyens. Il doit être : 

-  le témoignage vivant de notre lucidité sur les menaces qui pèsent sur nous, 

-  et la démonstration de l'effective prise en compte de nos responsabilités pour la survie des êtres vivants sur notre territoire régional.

La violence des derniers événements météorologiques et la pression  inédite des angoisses collectives en termes de santé publique témoignent de l'hyper gravité et de l’hyper actualité du défi écologique. 

Ce rapport est donc sensé formaliser ce que l'on fait et ce que les habitants pourraient faire parce qu'on les y inciterait et qu'on le leur permettrait.

je veux vous faire part de  5 réactions simples à la lecture de ce rapport cette année et je vous remercie en réponse à celles-ci de ne pas m'opposer comme à l'accoutumé  les réalisations bordelaises ; Bordeaux n'étant pas chef de file du défi écologique et le nombre de bordelais étant faible au regard du nombre d'habitants de notre région.

1. Ce rapport n'est pas assez lisible  pour le  grand public d'autant qu'il n'est accompagné d'aucun plan de communication qui permettrait de diffuser des messages et des incitations claires. Or chacun sait que le défi écologique se gagnera parce qu'il sera porté par le plus grand nombre d'habitants possible.

Il faut pouvoir partager une série d'indicateurs clairs chiffrés et compréhensibles pour mesurer la réalité des efforts produits et l'intensité de ceux à engager. Les pages consacrées aux axes d'amélioration des cinq finalités sont très inégales entre elles (par exemple entre l'enjeu 2 et l'enjeu 5 ) et surtout il n' y a aucun parallélisme entre ceux-là et  les objectifs que vous nous avez assignés. C’est très troublant.

Ces fameux indicateurs que nous réclamons depuis des années vont arriver, nous dites-vous en page 99 en tout petit, en bas du tableau,  pour le rapport de 2018. Par exemple et très concrètement quand vous nous rappelez que nous devrons avoir baissé nos gaz à effet de serre de 30 % par rapport à 1990 et bien nous ne saurons  qu'en 2018 soit 2 ans avant l'échéance ou nous en sommes exactement. Nous naviguons donc à vue depuis longtemps. 

2. Il est difficile, je le comprends bien,  d'écrire exhaustivement tout ce qui est entrepris par la région mais aussi sur le territoire régional par d'autres structures que notre collectivité. Mais il est important que dans les choix des actions mises en lumière dans le rapport, une objectivation soit faite de ce qu’elles pèsent exactement. Certaines actions très innovantes n’en restent pas moins marginales ou plus précisément ne sont pas constitutives de l’effet de masse qui doit être recherché. Par exemple encore et très concrètement les territoires tepos sont précieux car ils démontrent qu'on peut faire quand on est volontaires mais il s'agit d'expériences marginales quantitativement. Dans un autre registre celui du logement, deuxième émetteur de GES, vous ambitionnez cette fois-ci la massification de l’action et il faut s'en réjouir, mais pour nous éclairer vraiment. Pourriez-vous nous dire combien d’années vous vous donnez vous pour rénover tous les logements privés et publics qui en ont besoin sur la région Nouvelle Aquitaine ? Combien sont concernés sur les 2 800 000 et les 10% des logements sociaux permis eux ? Sur cette finalité, nous le savons tous,  le défi est aussi et peut-être surtout celui de la non consommation ou plutôt de l’efficiente consommation : la lisibilité des enjeux est essentielle. Il faut inciter nos concitoyens à consommer efficient en les aidant à comprendre les enjeux menés et opportunités. 

3. la région a la lourde tâche de faire un plan régional de prévention et de gestion des déchets vous l'abordez dans la finalité 2 en termes d'objectifs puis il disparait totalement dans le document il n'est plus évoqué que petitement en finalité 5 sur le gaspillage alimentaire dans les axes d’amélioration. Pourtant nous savons à quel point ce chantier est stratégique.  Je crois indispensable de compléter ce rapport sur les déchets.

4. Concernant  la finalité 3, celle de la cohésion sociale et de la solidarité entre les territoires et les générations : j’aurais deux questions l’une  concerne votre objectif de déploiement des infrastructures numériques qu’en à-t-il été en 2016 ? Pourquoi n’avoir rien précisé dans les axes d’amélioration prévus pour 2017 ?

L’autre question concerne cette énigmatique phrase sur les axes  d’amélioration page 47  " au niveau des directions des ressources humaines les dispositifs des ex régions seront harmonisés que cela veut-il dire au regard de cette finalité ? " 

J’aimerais rappeler que vous avez baissé les budgets  dédiés à la politique de la ville alors même précisément que ces enveloppes servent à corriger des inégalités dans les secteurs urbains les plus pauvres.  Je veux faire une deuxième incise à ce sujet : le gouvernement précédent avait divisé par deux le nombre de bénéficiaires, celui la détruit les emplois aidés dont nous savons tous qu’ils n’étaient pas la panacée certes mais qu’ils permettaient au tissu associatif d’accompagner les plus fragiles la ou souvent il n’y a plus ni services publics ni entreprises. On n’a aucune idée des dispositifs qui y seront substitués et qui pourraient alors justifier et amortir leur suppression brutale. En attendant la cohésion va être mise à mal et la région est concernée aussi. 

5. Concernant la finalité 4 l’épanouissement  de tous les êtres humains et notamment l'objectif de lutter contre la précarité afin d’enrayer l'isolement social et d'améliorer les conditions de vie des populations les plus fragiles je souhaiterais savoir car je n'en trouve nulle trace dans ce rapport  ce qui a été fait pour permettre aux 10 % d'habitants  frappés d'illettrisme d'en sortir ? Cela me semble une priorité. 

Je veux conclure comme j’ai commencé : ce rapport doit être une occasion de nous dire les choses telles qu’elles sont et telles qu’il faudrait qu’elles soient pas exclusivement comme vous aimeriez qu’on les voit.