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Rapport du Développement Durable 2016 - Eddie Puyjalon

(voir la vidéo) 

Monsieur le Président, chers collègues

Ce rapport développement durable pour l’année 2016 est un superbe catalogue à la Prévert. Entendez par là qu’il traite judicieusement de toutes les composantes de ce que doit être un véritable développement durable, équation équilibrée entre l’environnemental, le social et l’économie. Énumérations disparates en six chapitres qui pourtant ont toutes un lien avec le développement durable j’en conviens!

Pour autant Monsieur le Président, même si l’on m’assure en commission que celui de 2017 traitera des perturbateurs endocriniens, notamment par le suivi des analyses des milieux aquatiques, notre groupe ne peut que regretter le retard accumulé dans ce domaine par la région.

Le rapport sur la qualité des eaux littorales publié par le CESER en avril 2017 en est déjà l'illustration. Une publication extrêmement bien faite et très complète qui donne un sens aux actions à mener.  Le CESER titrait Eau secours ! ( EAU ! ) je pourrais y rajouter le S.EAU.S  récent de l’association UFC-Que choisir  ( S .E A U. S )même si pour cette dernière elle est incomplète dans son diagnostic trop stigmatisant pour le monde agricole et pas suffisamment pour le monde politique.

Dans les propositions d’orientation du CESER il y avait notamment la Surveillance de l’état de santé des écosystèmes avec un processus de mesures et de suivis de la qualité biologique des eaux. Je rajoute qu’évidemment, pour cela il faudrait rompre avec l’omerta, une politique de l’autruche qui consiste depuis trop longtemps à ne chercher que ce que l’on veut trouver !

Faire progresser la connaissance des micropolluants et de leurs effets sur les écosystèmes :

Soutenir la recherche et le développement axés sur la connaissance des nouveaux polluants et des substances émergentes comme les perturbateurs endocriniens (hormones, nanoparticules, produits médicamenteux, etc.) et de leurs effets cocktail : Je suis déjà intervenu dans cet hémicycle sur ce sujet, Monsieur le Président.

Comme le mentionne le CESER, les stations d’épuration (STEP) ne peuvent traiter correctement les nitrates et les phosphates, ni certains virus ou bactéries et aucune de ces stations classiques n’est capable de traiter les produits pharmaceutiques, médicaments, hormones et l’ensemble des perturbateurs endocriniens qui menacent gravement la qualité de nos eaux fluviales et littorales ainsi que toute la biodiversité afférente.

Il faudra donc faire mieux pour le rapport 2017, Monsieur le Président !

Dans ce rapport vous abordez la situation de l’alose feinte et de la grande alose au travers de l’étude menée par IRSTEA en relation avec le réchauffement climatique. Évidemment cette étude a un sens, mais l’urgence n’est-elle pas celle d’analyser la situation qui a conduit à l’effondrement des populations les années antérieures ? Quid de l’impact des silures sur les populations de poissons migrateurs : saumons, aloses, etc. ?  Quid de l’analyse des chiffres des passages de ces poissons migrateurs entre les différents barrages le long de nos rivières qui soulèvent de nombreuses questions ? Quid des polluants pouvant impacter leur reproduction ?  On ne voit pas la moindre subvention pour des études pertinentes sur le sujet !

Vous abordez dans les actions phares celle de capteur de terrain permettant l’analyse des métaux, et c’est très bien ! Mais j’aimerais que la région assure un suivi des épandages de boues résiduelles chargées de cadmium, de plomb et d’autres produits et que la région puisse, là aussi, être plus interventionniste en la matière, car il est incompréhensible que l’on puisse déverser sur des terres agricoles proches de zones humides et classées NATURA 2000 de surcroît des composts chargés de métaux lourds ! Sinon à quoi bon dépenser de l'argent public dans des trames bleues et la restauration de nos cours d'eau ?

Monsieur le Président, vous êtes chasseur, vous êtes pêcheur vous ne pouvez pas rester au milieu du gué en ne vous donnant pas les moyens d’une véritable expertise de la situation des milieux aquatiques et d’une priorisation des fonds alloués de la région pour une véritable protection des milieux aquatiques de Nouvelle-Aquitaine.

Je ne doute pas qu’avec la nomination d’Henri Sabarot sur la politique de l’eau va évoluer favorablement en ce sens. 

Je vous remercie