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NéoTerra - L'eau - Nathalie Fontaliran

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Monsieur le Président, chers collègues

Le climat change. Nous le constatons tous les jours d’un point à l’autre de la planète.

Au-delà des hommes, faune et flore en danger, disparition d’espèces, allongement des périodes d’étiages quand ce n’est pas submersion ou asséchement des cours d’eau.

Plus personne ne peut contester. La planète va mal et nous avec.

Agir est urgent parce qu’il ne faut pas se leurrer, la compétition pour l’accès à l’eau sera sévère et conflictuelle. Le problème sera quantitatif mais s’imposeront, dans le même temps et progressivement, des méthodes de traitement plus couteuses parce que la qualité de l’eau elle-même sera mise en cause par le réchauffement et la raréfaction dont l’impact se répercutera sur les écosystèmes aquatiques et la chaîne de biodiversité.

Nous avons donc besoin de nous positionner dans un consensus solide en faveur d’une politique ambitieuse novatrice dans la gestion de la ressource en eau en associant l’ensemble des acteurs locaux à la réalisation des fiches actions afin d’ouvrir aux gestionnaires et aux citoyens des perspectives ciblées.

En effet accompagner la mise en place des SAGE, la gestion d’étiage, mettre en place des forums de l’eau, ces mesures sont nécessaires, mais elles existent déjà. Sur ces points, rien de nouveau.

Notre responsabilité et votre responsabilité Monsieur le Président depuis 20 ans, c’est d’arrêter de faire des questions environnementales un enjeu de pure politique politicienne là où certains partis politiques en font leur fonds de commerce.

Aujourd’hui nous devons arrêter de faire culpabiliser les gens. Ces questions-là, elles sont au cœur des préoccupations des Français et ces mêmes Français qu’ils soient simples utilisateurs, agriculteurs ou professionnels, attendent de nous des solutions concertées, faciles à mettre en place, qui arrivent à concilier tous les enjeux sans dogmatisme et sans opposer les ruraux et les urbains...

Il nous faut donc trouver un nouvel équilibre entre usages et ressources en eau, aller beaucoup plus loin et plus vite que ce que vous nous proposez.

Ça veut dire par exemple

  • Agir à la bonne échelle et préconiser des actions nécessaires pour adapter chaque territoire au changement climatique
  • Innover et expérimenter pour faire face à l’ampleur des enjeux : ne pas hésiter à tester des pratiques en rupture afin d’en apprécier l’efficacité et les conditions de mise en œuvre
  • Privilégier les mesures flexibles et réversibles
  • Favoriser la création d’ouvrages de stockage multi-usages
  • Inciter et accompagner les collectivités à lancer des études d’évaluation régulière de leurs vulnérabilités, notamment en manque d’eau
  • Préserver et restaurer la continuité écologique dont le transit sédimentaire
  • Aider à la restauration des cours d’eau de plaine dit ruraux et recalibrés
  • Préserver les têtes de bassins versant
  • Limiter l’augmentation de la température des eaux de surface et leur évaporation
  • Assurer le développement d’une hydroélectricité compatible avec la politique de l’eau
  • Accompagner de manière significative l’ensemble des filières agricoles à ce changement
  • Favoriser l’usage de semences de variétés tolérantes à la sècheresse
  • Inciter à la lutte contre les fuites dans les réseaux d’eau
  • Inciter les particuliers à de nouveaux modes d’alimentation et plus généralement de consommation et de pratiques
  • Ou encore développer le recyclage et l’utilisation d’eaux pluviales en favorisant le stockage et la réutilisation des eaux pluviales localement notamment pour éviter la prolifération des plans d’eau en tête de bassin.
  • Et nécessairement assurer le financement de toutes ces actions par une aide ambitieuse et significative de la Région

Je veux croire, Monsieur le Président, que vous avez pris la mesure de cet enjeu, et que cette feuille de route n’est pas qu’un affichage mais bien le préambule à des accompagnements et à des actions concrètes qui passeront nécessairement par une consultation de tous les acteurs de l’eau et notamment les acteurs locaux.

Monsieur le Président, parce que ces questions environnementales sont trop graves, comme certains de mes collègues, je me positionne sur un vote pour.

Il y a urgence à agir, ce qui est annoncé à l’horizon 2050 n’attendra pas de devenir insupportable. Ne pas prendre la mesure de ce défi serait irresponsable : notre avenir passe par l’eau.