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Talents, territoires, compétences : tous qualifiés - Marie-Françoise Nadau

(voir la vidéo)

 Nous sortons de plans de formations successifs depuis 2016, plan 500 000 formations  puis 160 000 puis 80 000 où l’Etat a privilégié des objectifs quantitatifs au détriment de la rigueur financière et de la qualité des parcours de formation…

Avec pour résultat  un taux d’insertion dans l’emploi qui est demeuré modeste comme le constate la Cour des Comptes dans un rapport cinglant. Vous reconnaissiez vous-même, Président, l’échec de ces  différents  plans  lors de la plénière de mars : » Trop de chômeurs ! Trop de poste non pourvus ! Cela ne peut pas durer ! ». 

Cette délibération nous propose la version Nouvelle Aquitaine du PIC,  2019-2022 pour contractualiser avec l’Etat afin d’« amplifier l’action de la Région et soutenir encore davantage l’accès à la qualification des personnes les plus vulnérables ».

Au vu de la somme engagée, 15 milliards d’€ au niveau national, l’enjeu est de taille pour la Région.

Nous nous interrogeons, comme le Ceser, sur la capacité de l’appareil de formation de la Région à pouvoir répondre de façon quantitative et qualitative à cette demande complémentaire.

Je rappelle lors de l’examen du CA 2017, en juin dernier, que nous avons constaté une sous-réalisation de 104 M€ en fonctionnement, visant les différents plans déjà évoqués, suite à la saturation des capacités d’absorption des organismes de formation, de l’engorgement de gestion à moyens constants…

Cette délibération a donné lieu à un débat intéressant et constructif en commission lundi dernier et je tenais à adresser mes félicitations au service pour la qualité des  documents synthétiques qui nous ont été présentés.

Avec mes collègues nous nous sommes rejoints sur de nombreux points notamment sur la difficulté à repérer les publics ciblés car bien des jeunes ne sont pas connus de Pôle Emploi ou des structures d’insertion.

Autre difficulté, les convaincre de l’utilité de se former quand nombre d’entre eux préfère une mission d’intérim à un stage sans perspective d’embauche même s’il y a une montée en compétences à la clé. Quand il faut subvenir à ses besoins, le choix est vite fait et on le comprend.

Mais ce qui m’apparaît indispensable, au delà des grandes orientations portées par ce plan, c’est l’approche locale de sa mise en œuvre pour répondre directement aux besoins dans les bassins d’emploi et donc permettre une réactivité et une capacité d’action concrète et efficace.

C’est un des enjeux que vous relevez : la territorialisation.

Il faudra une mobilisation sans précédent du service public régional de l’emploi.

Par contre le point faible de votre plan est l’outil d’information, indispensable pour connaître le devenir de la personne à l’issue de la formation.

La Région ne peut piloter précisément ses dispositifs de formation et encore moins infléchir ses orientations en vue d’une plus grande efficacité sans mettre en place des indicateurs fiables.

Sans cela vous ne pourrez pas «  faire bouger les lignes » comme vous l’écrivez.

Le CESER le souligne aussi en regrettant que la «  stratégie régionale ne semble pas reposer sur un diagnostic partagé ni sur l’évaluation des dispositifs précédents ». 

La Région Ile de France avec Pôle Emploi  a mis en place un service numérique innovant « Anotéa – Evaluez votre formation » permettant  aux stagiaires, qu’ils soient demandeurs d’emploi ou actifs, de publier des avis sur les formations suivies et de les noter sur différents critères (qualité de l’accueil, contenu de la formation, moyens matériels mis à disposition etc.).

Nous ne sous-estimons pas  la difficulté de l’exercice pour élaborer cette nouvelle stratégie régionale de la formation car de nombreux décrets d’application de la loi « Liberté pour choisir son avenir professionnel » sont en attente.

Ne pas former pour former, mais permettre à chacun de trouver sa place sur le marché de l’emploi, améliorer la compétitivité des entreprises et accroître la richesse du pays sont des objectifs que nous partageons, que tout le monde partage.

Notre groupe votera favorablement cette délibération mais restera vigilant sur la phase opérationnelle et souhaite être associé au plan d’actions dans un débat constructif comme nous l’avons eu en commission.